La légende de Dakréos - Episode 2

La jeune fille rentra. Même si cette vie était difficile, elle l'appréciait quand même, la tranquillité de l'endroit l'apaisait.

— Mély ! Télia ! Vous voulez aider votre chère grande sœur à allumer le feu ? demanda-t-elle à ses sœurs à peine entrée.
Elle eut tout juste finit ses mots que ses deux sœurs se bousculèrent pour être la première, ce qui fit beaucoup rire leur aînée. Une fois le feu allumé, Elinaë demanda à ses sœurs de s’assoir pour qu'elle les brosse. Avant, c'était leur mère qui les coiffait, mais plus maintenant. Elinaë eut le souvenir de sa mère lui faisant glisser la brosse dans les cheveux. Télia avait horreur d'être peignée, tandis que Mély adorait cela. Elle les brossa chacune leur tour, pour le bonheur de l'une, et l'autre qui tenait un discours convaincant de petite fille, sur l'idée de garder les cheveux entrelacés de nœuds. Bien que les querelles entre ses sœurs faisaient partie de son quotidien, ses sœurs comptaient énormément pour Elinaë. A la mort de sa mère, sans vraiment le dire, elle avait fait une promesse à son père, celle de prendre soin d'elles, sachant qu'il n'en aurait pas toujours le temps.

Alors qu'elles disposaient les assiettes en bois sur la table, leur père apparut dans l'embrasure de la porte.

Mes filles, j'ai une surprise pour vous ! Je suis sûr qu'elle va vous plaire !
— Qu'est-ce que c'est ? demanda Mély, déjà animée de la plus grande curiosité du monde.
Il sortit de son sac un lapin dépecé, et vit ses trois filles lui sourire, ce qui valait les plus grands remerciements à ses yeux. Ses yeux se posèrent sur Elinaë, qui riait à voir ses sœurs sauter de joie.

Quand elle aperçut son père commencer à préparer des légumes qu'il avait ramenés avec le lapin, elle le rejoignit pour proposer son aide.

— Ah non, toi tu es dispensée de cuisine !
— Et pourquoi ne pourrais-je pas aider mon père ? questionna-t-elle en souriant.
— Eh bien j'estime que tu m'as assez aidé au champ, va te reposer, je pense que couper quelques légumes et préparer un lapin, c'est encore dans mes cordes, lui répondit-il d'un ton joueur.
— Très bien, je serai dans ma chambre.

Et elle poussa le rideau pour se reposer un peu avant le repas, il y avait en elle un sentiment, partagé entre culpabilité et soulagement de ne pas avoir à continuer les tâches ménagères.